Oh quelle question ! Je me suis aperçue que beaucoup de personnes ont du mal à faire la différence, et je me suis dit qu’un tel article pouvait être utile. Certaines personnes me font également la réflexion que je suis journaliste, et si j’ai le temps je les corrige.

Je suis animatrice radio, et non journaliste. Je suis aussi rédactrice, mais encore une fois, ce n’est pas journaliste.

Avant de parler de différences, je suis d’accord sur les nombreuses similitudes. Un journaliste radio comme un animateur radio, doit faire attention au timing, et il passe également du temps derrière le micro. C’est une personne qui se doit également d’avoir une bonne expression.

La différence principale pour moi tient en une phrase :

« Un journaliste informe, un animateur distrait »

Il faut néanmoins apporter quelques petites nuances. Bien sûr que je peux, en tant qu’animatrice, vous informer des marchés du coin, vous informer des événements locaux par exemple. De son côté, un journaliste peut aussi être distrayant, par exemple en faisant une brève sur la sortie d’une bande dessinée mythique, ou rendre hommage à un chanteur dont c’est l’anniversaire. C’est dans le traitement de l’information qu’est finalement la nuance. Egalement, dans ce que nos métiers rendent à l’antenne et dans la façon dont notre temps de travail est découpé.

Moi qui suis animatrice, je suis derrière le micro pendant plusieurs heures consécutives. Je fais le lien entre les éléments ( chroniques, intervenants, jeu…. ). Le journaliste arrive ponctuellement et plusieurs fois pendant l’émission, pour faire des flashs (journaux très courts ) ou des journaux plus complets qui peuvent recevoir des éléments sonores. Le reste du temps, il est occupé à faire des reportages sur le terrain, à interviewer par téléphone, à chercher des contacts, mais également à faire des articles web.

Ce que le journaliste radio fait en direct, s’appelle de la présentation, et bien entendu, la présentation inclut le fait qu’il ait écrit ses brèves auparavant. Un journaliste peut n’être délégué seulement qu’à des reportages extérieurs ou bien à des commentaires de match. Cela dépend des organisations des rédactions.

De mon côté, je prépare l’antenne, j’écris la plupart des textes que je dis au micro, je vérifie que tous les éléments que je diffuse sont bien optimisés pour passer à l’antenne, j’écris les questions de mes jeux, je cale mes intervenants, et j’écris quelques pages internet en retour de mes émissions à réécouter en podcast.

Des formations très différentes

Toutes les voix qui s’expriment dans les médias ne sont pas assujetties aux mêmes règles ni aux mêmes formations.

Un journaliste radio est un professionnel des médias, formé spécifiquement. Il peut ou non, avoir fait une école de journalisme. Elles constituent la voie royale, mais d’autres voies existent. Le journaliste doit vérifier ses informations, et peut aussi détenir une carte de presse. Ce que n’a pas l’animateur radio. D’ailleurs pour obtenir cette fameuse carte de presse, il faut justifier d’un nombre d’heures de travail. Est-ce cela laisse à penser que pour être reconnu journaliste il faut une carte de presse ? Je laisse la question en suspens…

Il existe aussi des journalistes spécialisés ( high-tech, mode, nourriture….) qui sont aussi difficiles à cerner, car parfois entre rédacteurs et journalistes. Mais ce n’est pas le débat ! Et finalement, tout dépend aussi de l’entreprise qui vous emploie.

Le journaliste a pour mission de rechercher et vérifier l’information, de la rédiger puis de la transmettre sur tout type de support. C’est donc avant tout un rédacteur, un spécialiste de l’écriture (y compris dans l’audiovisuel ou les informations sont d’abord écrites avant d’être lues ou présentées).

CIDJ.COM

Un animateur radio peut avoir fait une école de journalisme, ce qui l’aidera à structurer ses propos. Il peut aussi avoir fait des écoles spécialisées ( STUDEC, Licence médias, ou comme moi, l’INA …. ) ou s’être formé directement en pratique, en radio associative par exemple.

Sympathique, drôle et beau parleur, l’animateur radio ou télé sait divertir et informer le public. Sa voix, son style, sa personnalité passent bien, et séduisent les auditeurs et les téléspectateurs. Quel que soit le genre de son émission (jeu, variétés, info…), il prépare tout dans les moindres détails, en accord avec ses responsables. Devant le micro ou la caméra, il cherche la formule magique qui va « scotcher » l’auditeur ou le spectateur. Interview des invités, programmation musicale, relance des auditeurs, il donne du rythme à l’émission pour capter l’attention jusqu’au bout.

ONISEP.FR

La responsabilité d’une information

Certaines personnes me demandent si le métier de journaliste m’aurait plu. Ils sont souvent étonnés devant ma réponse négative.

Comme je le disais précédemment, un journaliste doit porter une information. Dans le sens porter, je veux dire l’assumer aussi. La vérifier. S’en porter garant. Je ne me sens pas d’aller au milieu des grèves, ni d’engager un débat politique. Devoir me déplacer sur place après un accident ou un attentat me semble impossible. Parler aux pompiers pour connaître l’âge des victimes d’un accident de voiture me terrifierait. Me rendre au tribunal pour des affaires de meurtres ou de viol est une idée qui me met mal à l’aise.

Question de ressenti, je laisse la place à ceux qui se sentent de le faire.

Tellement d’autres métiers dans l’audiovisuel….

Et alors , un chroniqueur qu’est-ce que c’est ? Et un auteur ? Et un réalisateur ? Il y a bien d’autres métiers à la radio et à la télévision, et il me faudra un autre article pour les développer.

J’espère que vous aurez pris plaisir à lire cet article.

Amusez-vous à faire la différence la prochaine fois, dans le ton mais aussi dans la forme ! Que cherche à faire cette personne que je vois / que j’entends / que je lis ? Est t-elle dans le divertissement ? Est-ce qu’elle intervient régulièrement dans cette émission ? Comment est-ce que le média la présente ?

Retenez bien que ce n’est pas parce qu’une personne sait écrire dans les médias qu’elle est journaliste. Et qu’on peut tendre le micro à beaucoup de gens, qui ne seront pas des animateurs…